Colombie, suite et fin


Nous retrouvons la Colombie mais suite à de fortes pluies tout le pays subit comme jamais, des sinistres à l'échelle d'inondations, éboulements et glissements de terrain. Ce qui ne sera pas à notre avantage pour le traverser.
Notre début de parcours pour rejoindre San Gil est quelque peu chaotique, la route principale étant condamnée pour 1 mois, nous sommes dans l'obligation d'emprunter la route secondaire, un gravel road trip de 2 jours dans lequel routes détrempées, chutes de pierres, coulées de boue et routes affaissées sont monnaies courantes. Nous patientons à plusieurs reprises derrière la file de voitures en attendant sagement l'engin qui viendra déblayer tout ça. Ne nous en déplaise, nous sommes dans la Colombie profonde et ici les locaux nous ont à la bonne :)

De retour sur l'axe principal nous longeons le spectaculaire canyon de Chicamocha,  pour arriver à notre première destination: Barichara. Ce magnifique village colonial à flanc de colline avec ses rues pavées et ses maisons basses aux murs blancs, lui donne un charme paisible et reposant dont on a l'impression qu' aucune pierre n'a bougé depuis longtemps... Ici la spécialité locale est la dégustation de fourmigas..  Des fourmis géantes dont la tête très croustillante avec un goût de grillé pour une parfaite mise en bouche et dont le corps plus consistant évoque un peu le goût de la pomme de terre, bref parfait pour l'apéro!

Suite à l'implantation d'usines Renault dans la région et pour notre grand plaisir, on retrouve toute la gamme des Renault old school: des 4L tunning, aux taxis en R9, des R12 en pagaille, en passant par les R18 et notre préférée, la magnifique R6.

 

 

Ça y est, nous avons droit à notre première crevaison au bout de 50000km rien de bien grave, en plus nous sommes à coté d'un de ces nombreux garagistes pour pneus, il ne lui faudra pas longtemps pour nous permettre de reprendre la route..

Villa de Leyva autre village colonial et sa place Mayor qui est la plus grande du pays avec ses ambitieuses mensurations de 14000m2. Le plus frappant ici est l'homogénéité architecturale, en effet les maisons sont toutes blanches avec deux étages, dotées souvent d'un balcon de bois vert en façade et d'une toiture de tuile. Encore une ville sans béton où il y fait bon vivre et s'y promener.

 

 

 

 

Nemocon autre village typique qui exhibe ses fresques murales colorées

Visite de la cathédrale de sel de Zipaquira qui a été construite à l'intérieur des mines de sel. Considérée comme l'une des réussites architecturales et artistiques, classée 1ère merveille du pays, c'est un vrai labyrinthe de 6000 m2 assez spectaculaire. Avec toutes ses chapelles obscures éclaireés de jeux de lumière, le décor est digne d'un film fantastique de Tolkien.

Nous débarquons dans la capitale du pays Bogota. Arrivés sur les coup de midi, le trafic est très étouffant. Mais une fois le van parqué, nous avons enfin tout le loisir de découvrir son cœur et ses petites artères où ce jour là, plusieurs manifestations (étudiants et ouvriers) raisonnaient dans ses rues. Il est bon de voir qu'ici aussi les gens sortent dans la rue pour de meilleurs droits  !      

Comment ne pas manquer le prestigieux musée de l'or dont sa réputation n'est plus à refaire. En effet de très belles pièces sont exposées, mais il y règne en plus une atmosphère des plus mystiques quelque peu envoûtantes..

La  fondation Botero du célèbre peintre sculpteur vaut également le déplacement, nous apprécions grassement ses œuvres toutes en rondeurs. Et sommes surpris également de pouvoir contempler certaines œuvres de ses confrères: Picasso, Van Gogh, Klimt, Renoir, Miro...

La gastronomie colombienne du moins la street food a fait de nous de vrais adeptes d'empanadas au fromage, à la viande, au poulet... mais aussi de bouneos (beignets) bien frits et même des boules frites et bien dorées, qui cachent bien des mystères. Nous découvrons avec amusement que c’est un œuf entouré d'un mélange de riz recouvert de purée de pomme de terre... pas mal intense..

 

Comme à notre habitude, nous préférons les plus petits villages pour des nuits paisibles. Mais depuis plusieurs nuits c'est la fête à la grenouille, no problemo on est étanche et l'eau sur la tôle nous berce quand c'est pas trop intense ..
La seule affaire est qu'au matin quand nous reprenons la route, nous nous retrouvons à chaque fois dans la portion de route condamnée pour glissement de terrain.
Pourquoi s'en plaindre nous avons la route pour nous seul sur les 30 ou 50 km à venir, ce qui change des routes trop encombrées à cause de toutes ces déviations!

Les péages trop fréquents sont sur toutes les routes de la Colombie même sur les petites routes de montagnes. Cependant nous finirons par nous en amuser quand en guise de paiement nous présentons un billet en forme de grenouille. Cela décroche un éclat de rire ou ne fait pas toujours l'affaire du caissier mais dans tous les cas, ça nous fait bien marrer, bon on s'amuse comme on peut. Il en faut peu pour être heureux...

Salento et sa vallée Cocora, nous attire pour ses palmiers géants qui poussent entre 1500m et 3000m d’altitude dont les troncs peuvent atteindre 60m. Drôle de coquetterie géographique pour un arbre plus familier des bords de mer!

En ce jeudi 28 avril, la roue a bel et bien tournée, Caro reprend un zéro. Ma sweet lady fête ses trente ans, Cumpleanos feliz . Mais comme le temps passe vite en sa compagnie.. Belle occasion pour tester une fois de plus la gastronomie locale avec pour spécialité: la trucha (truite), accom,odée à toutes les sauces! Puis célébrons l'évènement avec des retrouvailles espagnoles, des amis de Kelly et Christophe rencontrés pour la première fois au Panama !!  
Comme le dit si bien mon amie Amélie du Québec: "Non! C'est pas le monde qui est petit.. c'est la gangue qui est grande" :))  Je rejoins sa pensée.

Toujours plus haut: Le Nevado Del Ruiz

Pour cette belle occasion nous partons faire quelque chose de grand, ou plutôt de haut: l'ascension du Nevado del Ruiz, un sommet qui culmine à ...  5300 mètres d'altitude..
Après avoir hissé notre casa mobile à 4000m, nous attendrons le lendemain pour gravir celui qui pointe déjà le bout de son blanc sommet. Rien de mieux qu'une petite marche et une bonne nuit pour s'acclimater à cette altitude dont nous ressentons déjà les effets: essoufflements et mal de tête.
Partis à 6 h du matin après une nuit des plus fraîche, l'ascension s'avère difficile, non pas par sa technicité, mais par le manque d'oxygène qui se fait de plus en plus rare au fur et à mesure de notre progression. Le soleil est avec nous, nous surplombons la mer de nuages, magnifique vision de ce spectacle qui nous donne motivation, puis nous contournons des massifs barres rocheuses qui nous cachent la cime. Mais voilà que l'interminable ascension a tendance à repousser son sommet et les dernières portions nous paraissent les plus longues. A l'approche des neiges éternelles notre organisme demande des pauses plus fréquentes pour reprendre notre souffle, heureusement ce jour là nous avons avec nous notre potion magique : un 400 g de lait concentré qui nous aura servi à repousser nos limites pour atteindre la barre tant espérée des 5300 mètres.
Pieds dans la neiges, heureux mais un brin affectés, une pensée à ceux qui sont juste au dessus de nous et nous pouvons entamer la descente qui sera une vraie partie de plaisir, à glisser dans les pentes de sable, hors mis le violent mal de tête qui nous rappelle que l'on est en altitude.

Ce qui nous attire pour visiter le village de Silvia, se sont les indigènes Guambiano qui arborent de magnifiques tenues traditionnelles.
Nous faisons bivouac sur la place de l'église qui est en fait la place centrale. La nuit tombée, c'est avec surprise que nous assistons à la procession annuelle rassemblant un orchestre de percussions d'enfants qui ma foi sonne la précision, des enfants de cœur aussi beaux qu'innocents et même une fanfare, tout ce petit monde défile dans les rues du village accompagné et suivit par les villageois, avant de se retrouver sur la place de l'église pour se satisfaire de leur rituel.

Mais qui dit jour férié, dit aussi jour de fête. En ce dimanche soir, l'état d'esprit de cette même place est assez guillerette pour ne pas dire à la fête.
Nous sympathisons avec quelques jeunes autour d'alcool local à base de canne à sucre servi chaud, s'en sui une folle soirée qui se transformera en nuit blanche où d'aventures en péripéties de plus en plus folles on se retrouvera tous, pêchant des truites dans la pisciculture des parents de Victor à 5h du matin, pour ensuite s'offrir un festin des plus traditionnel, soigneusement préparé par Tunubala, la magnifique maman de Victor, nous apportant même du lait de leur vache encore chaud..
Une nuit magique qu'on est pas près d'oublier..
Le lendemain.. enfin l'après midi, l'assiette de truite soigneusement frite au feu de bois, accommodée de riz et de pomme de terre nous attend, c'est un réel délice et nous pouvons mieux échanger et comprendre le mode de vie et les activités de Tunubala et Francisco (les parents de Victor) dans ses montagnes. Ils cultivent le maïs, ont un potager et quelques animaux de ferme. Grâce à un ingénieux système d'irrigation qui alimente différentes piscines avec l'eau de la rivière, ils élèvent des centaines de truites et d'alvins. Ces gens sont d'une simplicité et d'une gentillesse extraordinaire. Une espèce de sérénité et de calme permanent plane sur eux, tout à l'air pur et très sain. Sur la photo Tunubala en habits traditionnels nous présente en toute modestie ses tissages qu'elle réalise.
Cette famille aura été de loin notre plus belle rencontre en Colombie. Un fantastique cadeau de voyage des plus authentique, en toute simplicité.

A l'approche de notre dernière destination colombienne, nous faisons un arrêt à Ipiales devant la spécialité locale: des brochettes de cuy!! (prononcé couilles)? Que les habitants font dorer avec patience devant chez eux. Mais de quel animal peut-il bien s'agir ??? Nous voyant intrigués, une dame nous emmène donc dans l'arrière cuisine et nous découvrons un élevage de cochons d'inde. Le met que nous croyons plus réservé à la Bolivie est un plat répandu dans cette région. Et bien! Le temps de nous faire à l'idée, nous y goûterons là-bas!
 

Arrêt au Sanctuaire Nuestra Senora de las Lajas qui a pour particularité sa cathédrale néo-gothique construite sur un viaduc au font d'un canyon.. Fallait oser.
Belle merveille architecturale, c'est un peu le Lourdes d'ici avec le miracle de la petite Rosa, sourde et muette, qui se mit à parler en voyant un icône de la Vierge. C'est un véritable lieu de culte pour les Colombiens et les Équatoriens, en témoignent les centaines de plaques qui tapissent le mur le long de l'accès au sanctuaire.

Autre chose marrante, c'est le système pour chauffer l'eau des douche. Et oui depuis l'Amérique centrale les endroits avec un robinet d'eau chaude sont rares ou pas de ceux que nous fréquentons lol. Comme partout il y a les fameux grands bacs d'eau sur les toits qui se font chauffer par le soleil, mais quand on prend un peu de hauteur même si il y a du soleil, la fraîcheur ambiante donne de l'eau fraîche. Quand il fait vraiment chaud une douche fraîche c'est parfait mais certaine fois une bonne douche chaude c'est encore mieux. Donc ils ont un système de paume de douche avec une résistance dedans qui chauffe l'eau directement. Il ne faut pas faire couler l'eau trop fort sinon la résistance n'a pas le temps de chauffer l'eau ainsi moins le débit est fort et plus l'eau est chaude! Il faut donc choisir le bon compromis entre chaleur et pression..

Cet autre séjour dans ce pays se termine à merveille, nous sommes totalement en amour de cette Colombie qui a tellement de ressources et de belles choses à offrir.
(Et encore je ne parle pas des colombiennes fidèles à leur réputation qui gardent l'image de très belles femmes sulfureuses, souriantes qui poussent les regards à être un brin insistant..)

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Commentaires: 7
  • #1

    nicole (vendredi, 13 mai 2011 01:15)

    Fabuleux, que d'émotions à la lecture de vos aventures et de vos rencontres, que ceux à qui vous avez dédié votre voyage peuvent être fiers de vous, en vous guidant de là haut. je vous embrasse très fort.
    (désolée pour la crevaison, j'aurai pas dû en parler)

  • #2

    Pommier (vendredi, 13 mai 2011 02:46)

    L'Amérique du Sud s'annonce pleine d'imprévus et de belles rencontres encore et encore....... l'immensitée de la foret Amazonienne vous réserve certainement des moments riches en émotion et emerveillement comme cette traversée de la Colombie.
    Continuez de nous faire rêver en nous abreuvant de nouvelles photos et de vos riches commentaires.
    Pour les fourmis nous attendons les planchas parties de cet été ou autres réunions familiales pour les déguster entres amis où en famille.
    Bisous , bisous.

  • #3

    Benoit Faideau (samedi, 14 mai 2011 08:42)

    Bueno !
    Tout d'abord : un joyeux anniversaire à Caro !
    Et puis, vive les rencontres, les plus simples étant bien souvent les meilleures. (magnifique famille paysanne que celle des parents de Victor ...). Et pour les paysages, je crois qu'ils nous manquera toujours la sensation de vivre que l'on imagine par photo-procuration ... cependant toujours de très belles photos.

  • #4

    emilie (dimanche, 15 mai 2011 01:51)

    Je vois ke tes 30ans se sont tres bien passés......
    par contre votre repas aux fourmis.......et ben j aurai pas voulu le faire!!!!!!!!!!!
    tres bonne continuations à vous 2
    gros gros bisous

  • #5

    Lucyle (dimanche, 15 mai 2011 16:03)

    Avec un peu de retard Bon anniversaire Caro et merci à ts les 2 pour la carte communautaire.
    Touijours autant de plaisir à lire vos commentaires et à admirer vos belles photos.Les palmires géants font penser à une forêt d' éoliennes sur les pitons en Crête.Vous avez beaucoup de chance de pouvoir vivre la vie des pays que vous visitez.Profitez-en bien et continuez à nous faire rêver.Cette nuit rêves assurés.Songes d'une nuit de printemps.
    Bisous à ts les deux.....Lucyle

  • #6

    mathilde (lundi, 16 mai 2011 22:13)

    j'ai bien fait de vérifier une mise à jour de votre blog avant de m'endormir, je vais faire de sacrés beaux rêves (en essayant juste de repousser l'images de fourmis et des pauvres petits cochons d'inde...). bon anniversaire Caro ! celui-ci tu t'en souviendra à jamais ! gros bisous, matilda

  • #7

    Egbert (samedi, 21 juillet 2012 17:12)

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