Ecuador vol 3: mécano, Puerto Lopez et WWOOFING

A tout garagiste se doit une cause. Ce coup-ci, il s'avère qu'après de multiples chemins carrossables, notre cuve à huile a pris quelques coups. Elle se trouve pas mal enfoncée pour ne pas dire aplatie et a déjà fait preuve d'une fuite due à un trou. Trou réparé avec de l'époxy par Arno. Réparation satisfaisante jusqu'à une énième pierre qui la fait sauter.
Donc pour bien faire les choses direction le garagiste pour faire redresser la cuve et souder le trou. Après X garagistes qui nous proposent le travail pour des prix trop hauts pour nous, nous en trouvons un pour 20$.
Le début s'annonce très prometteur en vue du redressage de la cuve et de la soudure du trou. Travail parfait même avec des outils pas vraiment appropriés.
Ensuite s'en vient la phase du remontage. Le VW possède un moteur Subaru, ce qui implique des modifications d'adaptation y compris pour la fameuse cuve à huile. Celle-ci ne possédant des boulons que sur 3 de ses 4 côtés!?
Après une première tentative, il s'avère que nous avons toujours une fuite. Le joint n'est pas étanche.
Deuxième démontage remontage toujours avec une fuite. Le second mecano s'essaye avec du mastic de carrosserie avec une légère amélioration.
La nuit passe et retour à la quasi case départ.
Cette fois, les gars disent que c'est notre transmission qui fuit et pas la cuve. Ouf fausse peur, c'est leur travail qui fonctionne pas!!
Ils redémontent (3e fois oui, oui) et essayent d'améliorer leur joint maison (car qui dit cuve modifiée dit joint modifié). Ils s'y mettent à deux, essayent une nouvelle solution, prennent le temps de faire sécher le mastic 2h (surement un peu trop) et c'est de nouveau l'échec!!...
Notre patience arrive un peu à sa limite. Il se fait tard et demain c'est marché à Guamote, on va prendre l'air ailleurs.
Le lendemain après le marché, direction le mecano de nouveau, mais cette fois il est hors de question de les laisser se louper encore.
Entre en scène pour la 4e tentative, le "gringo"-zapatero-mecanico. On avait déjà eu un ratage sur les freins alors comme on dit, on n'est jamais mieux servi que part soi même.
Voilà que Arno avec sa minutie, son matériel et ses outils de cordonnier prend les choses en main. Il prend le temps de faire les choses d'équerre, de poncer, d'aligner et d'attirer un peu les foules au passage. Après 2 bonnes heures de travail voici l'instant crucial et fatidique du remontage. Et miracle... ça marche. Cela fait trois jours que nous sommes ici. Le village d'Alausi a beau être sympathique et blotti aux milieux des montagnes, on a le goût de soleil et de plages!
Par prudence on reste une nuit de plus mais RAS, tout va bien on reprend la route. Bravo champion.

Toujours en quête de traditionnel et authenticité, nous voilà à Guamote pour son marché rural du jeudi. Pas de touristes ici, que des locaux. Pas vraiment d'artisanat non plus. Le plus spectaculaire de ce marché reste la place aux vaches, que nous avons eu la bonne idée de vouloir traverser. Il faut vraiment se frayer un passage au milieu de tout ce petit monde et éviter de se faire piétiner les pieds par un sabot, de prendre un coup de queue ou encore de se faire éclabousser par les besoins de ces dames.
Nous goûtons au passage au "Sabila", breuvage à base d'aloé vera, très bon pour la santé, avec un bon goût mais une  texture qui s'apparente à un blanc d'œuf en bouche..
La place aux moutons, cochons, lamas et alpagas rassemble aussi une foule de monde en habits traditionnels.
Bref, on aime et apprécions toujours autant l'authenticité de cette culture haute en couleur et en tradition.

Nous sortons le la Sierra Centrale par de magnifiques paysages et une descente interminable.
Plus nous descendons et plus la chaleur monte. Une fois dans les plaines couvertes de culture de bananiers et de canne à sucre, la chaleur commence à être étouffante. Nous avions un peu oublié ces chaleurs depuis la côte caraïbe, il y a deux mois.
Nous nous arrêtons pour faire quelques provisions de fond avant Guayaquil. C'est ainsi qu'au rayon céréales, je me fais accoster par Alexandra.
Sous ses airs de jeune femme dans la vingtaine, cette femme de 38ans élève seule ses trois enfants de 18, 16 et 8ans.
Elle a vécu 7ans à Madrid et aime beaucoup rencontrer du monde d'ailleurs. Afin de faire mieux connaissance, elle nous invite à passer la soirée chez elle, en charmante compagnie de ses enfants. Très ouverte, elle nous prépare à souper et nous passons une partie de la soirée à discuter de la situation difficile en temps que mère célibataire. Elle travaille 12h par jour, 5 jours semaine à trier des crevettes dans un frigo à 0 degré. Elle espère amasser assez d'argent afin de pouvoir faire un deuxième étage à sa maison pour ouvrir une pharmacie au rez de chaussée.
Très courageuse, elle ne rechigne pas à travailler une semaine de jour et une de nuit.
L'ainé de ses enfants joue de la musique à l'église et se plait à échanger des passes de guitare avec Arno. Liliana (la seconde) passe la soirée à rire avec nous et un de ses amis tout en faisant ses devoirs. Et le plus jeune plus insouciant prend beaucoup de plaisir à jouer et ramasser des fleurs pour sa maman lors de notre sortie au parc.
Nous passons une belle soirée loin de la cacophonie de Guayaquil. Le lendemain nous déjeunons avec Alexandra.
Encore une belle rencontre, pleine de simplicité et sincérité. Merci. Même dans la ville ou grosse banlieue, il y a des gens qui sont curieux des autres et prennent le temps de partager...

ENFIN !! Nous retrouvons le pacifique, ses plages de sable fin et son eau tiède, pas de réelle boucle à faire d'où nous sommes ce sera donc un grand aller retour de 500 Km afin de profiter un maximum des plages, du sable, de l'eau et du soleil.
Plages et grosses vagues sont bien au rendez-vous mais pour le soleil, il va falloir jouer de patience.
Arrêt à Puerto Lopez, de la route on repère le marché aux poissons sur la plage qui éveille notre curiosité.
Ce n'est pas sans surprises que nous découvrons beaucoup de poissons différents comme de gros thons à 3$ pièces, de la dorade, de l'espadon et des requins, il faut voir la quantité qu'ils sortent avec leurs embarcations.
Au passage nous faisons la connaissance de Elyne et Enrique (elle française et lui argentin). Nous passerons une belle soirée en leur compagnie et partirons voir les baleines au large avec eux le lendemain.
Et oui, nous sommes en plein dans la saison, donc nous embarquons avec plaisir à leur recherche. Elles viennent au large de Puerto Lopez pour leur reproduction, donc le jeu de la séduction est en action.

Nous verrons plein de dorsales et de queues mais le saut de l'une d'elle sera apprécié seulement à distance. Même de loin cela est impressionnant, cette masse qui arrive à se propulser hors de l'eau.. magique!  Magnifique spectacle, visuel, mais aussi sonore par leur respiration et le puissant jet de leur orifice nasal. A la fin de la sortie, nous nous approchons de fous de bassan à pieds bleus, bien connus des Galapagos.
Puerto Lopez est un petit village de pêcheurs bien tranquille, nous nous plaisons à stationner quelques jours au bord de la plage et nous nous alignons rapidement au rythme et aux ambiances façon détente.. à relaxer et profiter du soleil qui cogne vraiment fort, on ne lâche plus nos sandales et maillot de bain.

La fête de la baleine à lieu en cette fin de semaine à Puerto Lopez, nous sommes au rdv, ainsi que tous les villages voisins pour créer l'effervescence. Tous mobilisés pour un beau défilé riche en couleur sur le thème de la mer bien évidemment.
Leurs costumes sont pleins d'imagination et les danseurs locaux bien motivés sous ce soleil de fin d'après midi.

Le début de soirée sera ouvert par l'orchestre symphonique du pays, puis se sera un groupe populaire de salsa colombienne qui embrasera une bonne partie de la nuit. Une foule de monde danse dans la rue principale, la FIESTA est dans la calle.

Un peu moins détente, c’est à Canoa que nous surferons comme des dieux sur les vagues du Pacifique. Bon d’accord, la vérité : on ne fait qu’essayer de monter sur cette fichue planche dans l’écume. Mais la courte sensation de glisse en vaut largement l'effort.
Arno fait preuve d'une réelle meilleure dextérité et d'un bon équilibre sur cette longue planche. La découverte de cette discipline est très agréable et nous donne le goût de recommencer sur d'autres vagues. Peut être plus au sud!?

Nous rejoignons Montanita, petit village de surfeur pseudo hippie ou paradis pour riches backpackers. Sa plage nous accueille pour la fiesta reggae du lundi soir et c'est avec surprise que Tof nous y rejoint. Nous nous couchons alors que le soleil se lève, cela faisait longtemps mais les bonnes vibes et le feu sur la plage nous ont gardé éveillé.

Ça y est notre pause côte est finie, nous reprenons la route de la Sierra, de ses beaux paysages et de sa fraîcheur.
Direction Cuenca, dans le sud de l'Équateur. Elle a été classée au patrimoine mondial de l'UNESCO pour son architecture coloniale, où pour le coup se déroule une  fête religieuse très populaire surtout pour les enfants car des stands de confiseries sont montés tout autour de la place principale. Vrai régal pour les yeux et pour les papilles également. Nous faisons également la rencontre de deux frères chiliens en Volkswagwen des années 70 qui achèvent leur boucle sud américaine. 

Nous enchainons avec notre dernière destination équatorienne à savoir Vilcabamba.
Village entouré de nombreuses vallées étroites. Également connu pour ses centenaires et son climat très clément, du coup le village est pas mal assailli par les gringos.
Il est vrai que nous nous rapprochons du Pérou, alors nous décidons un peu plus de vivre au ralenti, de multiplier les interactions avec les gens et même de rentrer dans leur routine quotidienne en faisant un peu de wwoofing.
Angel rencontré sur la place principale, nous propose de faire du volontariat dans la finca de sa maman. Nous acceptons avec grand plaisir car ici, il est assez rare de pouvoir en faire dans une famille locale, c'est les gringos qui ont le monopole et ils demandent une contribution financière en plus ( nous ne sommes pas vraiment pour payer pour travailler...).
C'est ainsi que nous arrivons chez Celia, sa fille Mariella et son mari Diego et un autre de ses fils Anibal.
Le terrain est très grand avec beaucoup d'arbres d'agrumes, de bananiers, yucca, café, canne à sucre, maïs, camote... et des bassins de pisciculture de truites, ainsi que 4 chiens, des chats, poules, canards, oies et cochons d'inde bien sûr. Le tout au bord du rio et encaissé dans une vallée fertile.

Nous sommes très bien accueillis par cette famille tout en simplicité. Nos 3 heures de travail quotidien (si on peut appeler ça du travail) serviront à œuvrer au potager: ramassage du yucca que l'on retrouve souvent dans notre assiette, semaille du maïs, cueillette du café qui s'effectue en fonction de la lune. Ainsi qu'un peu de gros œuvre pour la rénovation de la maison. Aussi incroyable que réaliste, Diego et Anibal sont en train d'installer une douche chaude extérieur. Un peu gênés, on se demande si c'est a cause de nous mais ils affirment que non même si toute la famille continuera à se laver dans le rio!?

Nos après midi sont consacrés à la découverte des montagnes environnantes et aux visites, avec Diego, du voisinage quelque peu atypique. C'est ainsi que nous faisons la surprenante découverte de constructions novatrices par ici, le super adobe ou écodome, inventées dans les années 70 par un Iranien.  Relativement simple, écologique, économique, rapide et originale. S'inspirant souvent des lignes de l'œuf pour des propriétés anti-sismique, le principe est de remplir un long tube en nylon de terre, qui sera superposé et tapé.

Durant les derniers jours, la visite de Kelly et Tof est tombée à pic pour nous aider dans la récolte du café, bénéficiant eux aussi d'un copieux riz, plantain, frijoles.
Après de sincères adieux, c'est avec nos compagnons de voyages que nous reprenons la route direction le Pérou (non sans complications).

Mais l'Équateur c'est aussi:

Les peñas: où la jeunesse équatorienne se retrouve pour danser et faire la fête devant des musiciens locaux qui emballent les foules munis de leurs instruments, abreuvant de musique LIVE !!

 

 

 

 

 

 

         Les bananes plus que une culture un délice!!

 

 

 

 

 

 

 

 

                         La Pilsener

 

 

 

                Le Barcelona Sporting Club Ecuador

 

 

 

Le Ferrocarril Riobamba-Alausi Nariz del Diablo

 

 

 

 

 

Le Panama made in Ecuador

ByeBye Ecuador. Ça y est nous quittons à reculons ce petit pays, mais riche par toute sa diversité, l'Ecuador nous a éclaté pendant plus de 2 mois. Depuis le Canada aucun lieu n'a su nous garder aussi longtemps. La note frôle la perfection. Il est vrai que notre arrivée en Amérique du sud a été un peu précipitée car nous ne voulions absolument pas manquer la famille, mais une fois cette agréable rencontre terminée nous avons décidé de prendre le temps et de laisser le bon temps rouler, en ce disant qu'on fera des trucs demain, au grès de nos envies sans aucune précipitation, aussi afin de ne pas s'essouffler.
L'engrenage du voyage nous rappelle que nous ne sommes pas d'ici mais qu'il y a encore de beaux endroits devant nous à aller explorer. "A vous la terre"

Écrire commentaire

Commentaires: 7
  • #1

    nicole (mardi, 26 juillet 2011)

    Quel beau récit, comme je les aime, bien long et détaillé, haut en couleurs et en rencontres, vous nous faites aimer ce pays pour sa diversité,ses plages et ses villages tranquilles,ses habitants simples aimant se rencontrer,partager et faire la fête. Merci pour ce beau reportage, bonne route pour le Pérou et restez sages et prudents , Je vous embrasse très fort Nicole

  • #2

    Lucyle (mercredi, 27 juillet 2011 15:12)

    Quelle belle soirèe je viens de passer en votre compagnie et vos excellents reportages.Votre séjour en EQUATEUR semble être un moment de bonheur.Je dirais presque de l'extase.Continuez à en profiter: le PEROU est très attendu sur la toile et pourquoi pas les toiles!!!!
    Gros bisous à tous les deux.Lucyle

  • #3

    Benoit Faideau (jeudi, 28 juillet 2011 18:35)

    Et oui, il faut savoir qu'aujourd'hui en occident, c'est tout un art de savoir prendre le temps de faire les choses, et mieux encore d'essayer d'agir au ralenti pour gagner en qualité et en sensation. Alors continuez à rouler les artistes !
    (en limousin, on a le terme "banturler" pour désigner ce mode de vie, et pour l'anecdote, je suis l'auteur du slogan le l'association des banturles du limousin, qui dit "donnons priorité aux hommes sans priorités " ... )

  • #4

    Aurélie (vendredi, 29 juillet 2011 13:13)

    Oui Benoît à tout à fait raison... prenez votre temps pour visiter le maximum et n'avoir aucun regret après..
    Chapeau pour les photos et les commentaires que l'on prend toujours grand plaisir à regarder et à lire...
    C'est vrai qu'une partie de votre périple m'a fait rêver.. et vous devez savoir lequel ;-) j'éspère que vous avez bien penser à moi en admirant ces baleines à bosses...
    Grosses bises lasseuboises à vous 2...
    Et au plaisir de lire la suite...

  • #5

    emilie (samedi, 30 juillet 2011 12:27)

    Coucou les amis,
    j espere que vous allez bien, quoi je suis bete quand on vous lis on voit tte de suite que ca va super bien pour vous!!!!!! j ai l impression detre dans 1 reve......
    merci
    bisous

  • #6

    Pommier (mardi, 02 août 2011 02:41)

    Ce pays restera gravé dans nos mémoires à tous. Que de diversités côtoyées en 2 mois (aussi bien dans les paysages que dans les humains). En bordure de mer les gens sont vêtus à l'occidentale, quel contraste avec ceux de l'intérieur des terres. Mon coup de cœur va plutôt vers les paysans, qui me paraissent plus authentiques. C'est vraiment un pays que je recommanderais aux gens qui aiment voyager, l'idéal c'est de faire comme vous découvrir au jour le jour. Merci d'avoir prit votre temps, pour notre plus grand plaisir, d'avoir partagés avec nous vos émotions dans ces belles rencontres ainsi que dans tous ces merveilleux paysages, cette luxuriante faune, les baleines, tous ces marchés plus colorés les uns que les autres etc etc. Enfin la découverte de ces logis écologique qui me parlent vraiment. Chapeau au mécano de fortune qui s'avère plus efficace que les pros. A bientôt de vous lire pour la continuation au Pérou. Au fait c'est quoi les complications en direction de ce pays?
    Bisous

  • #7

    Mamy Annette (lundi, 08 août 2011 10:08)

    Encore de belles images et un beau commentaire. Voir tous ces cochons d'inde à la broche me font saliver (il faut le dire bien vite). Les baleines aussi c'est très beau je rejoint l'avis d'Aurélie.
    Les bonbons et les pâtisseries me font saliver pour de vrai. Grand coup de "panama" au mécano de fortune. Les maisons écolo m'étonnent de part leur intérieur qui parait immense, et bien agensé bien que sommaire.
    Question qui, me brule les lèvres depuis quelque temps, c'est pour quand le retour??????
    J'aimerai temps pouvoir voir toutes vos photos et discuter de cette belle aventure avec vous.
    Gros bisous et à bientôt de vous lire!!!!!