Atacama et Calama (CHILI)

Nous voilà au Chili face au désert d'Atacama. Une très longue descente nous éjecte dans l'oasis touristique de San Pedro d'Atacama.
Où nous attendent les postes des services d'immigration et des douanes chiliennes qui ont la réputation d'avoir des douaniers intraitables.
Une seule idée nous questionne: Vont-ils mettre la main sur notre stock de provisions alimentaires fait en Bolivie??
Après la 17ème estampe tamponnée sur notre passeport.
Comme convenue, la fouille du van est rigoureusement appliquée, à la recherche de matières organiques, laitages, artisanat en bois...
Au bout d'un moment les douaniers bredouilles ont bien fait leur travail.
Nous pouvons alors partir et récupérer le sac poubelle rempli de provisions que l'on a discrètement mis dans une poubelle un peu plus loin au préalable.
Ni vu ni connu, emballé c'est pesé l'affaire est dans le sac.
Chili nous voilà.

San Pedro d'Atacama, avec ses maisons basses en adobe recouvertes de chaux, est un village reposant de 3000 habitants qui nous accueille quelques jours.

Au programme: décrassage et extraction de la tonne de poussière accumulée dans le van et dans le carburateur.
On retrouve les amis bayonnais, la sympathique famille Pezeron au grand complet.
Après un debriefing du Sud Lipez autour d'un verre, Olivier nous compte ses exploits d'aventurier comme sa traversée en skis du Groenland.

Nous découvrons la vallée de la Luna, qui offre des chouettes reliefs lunaires. On se balade avec plaisir dans ces paysages désertiques mais d'une grande beauté.
On pénètre sous la roche, se frayer un chemin dans ce canyon étriqué dans le noir total n'est pas chose facile, mais quand en plus il y a un chien effrayé qui nous barre le passage.Ne voyant que ses yeux dans le noir, on ne peut pas vraiment déterminer sa taille et son agressivité.
Ce chien nous faisant front un moment, provoquera bien des crises de rire nerveux.
Au final nous nous guiderons par ses aboiements et les flashs de l'appareil photo. 

 

Puis la vallée de la Muerte et son canyon qui offrent une belle promenade et une immense dune de sable brûlant que nous finirons par dévaler.
Le coucher du soleil révèle de très beaux dégradés de couleurs sur les reliefs.

Santa Patiencia !


Houston on a un problème! On est pus capabe d'avancer. "Ben voyons don, ça a pas de bon sens. Criss de char !!"
24/10/11 est la date du début de ce qui va devenir LA PANNE la plus longue, de notre voyage à ce jour.

Par chance nous ne sommes pas en plein désert mais à l'entrée de San Pedro d'Atacama, on aurait pu tomber pire SAUF QUE durant les 4 jours à venir, nous allons être confrontés à ce nouveau pays c'est à dire à nous même.

Bien triste d'avoir quitté tous ces pays traversés depuis le Mexique, où il règne "un joyeux bordel" rempli de débrouillardise, de survie et d'entraide généreuse.

Ici le décalage est surprenant. Nous retrouvons  une certaine civilisation certes, avec ses normes, règles, codes et lois à respecter.

Le problème est sérieux car la panne à l'air de venir du moteur.
A même la civilisation, nous allons rencontrer beaucoup d'indifférence.
Je me démène mais ne trouve absolument personne pour nous aider, à moins de sortir la grosse liasse de pesos chilenos, ce que nous serons obligés de faire à regret, pour commencer à nous sortir de là (petit remorquage).
Et les trois meccanos débordés de travail, ne veulent même pas s'intéresser une seconde au problème ni même jeter un œil au moteur et ce en 4 jours! Désespérant, désolant!!!
Choc culturel? Village trop touristique? Manque de chance? Tout ce mépris et cette indifférence rencontrés dans ce nouveau pays ne nous enchantent pas vraiment.

Y en a marre, on se barre! (mais avec le van)
L'autre solution si on ne veut pas sécher ici: se faire remorquer jusqu'a Calama, ville de 200000 habitants à 100km d'ici.
Sauf que la grue remorqueuse n'est pas trop dans nos tarifs.
On se rabat alors sur l'astucieuse solution paraguayenne.
Des gros camions de transport d'autos arrivent à vide du Paraguay pour se faire charger de véhicules dans la grosse ville portuaire d'Iquique.
S'arrêtant tous par la douane, c'est ici que je me poste à l'affut du paraguayen charitable.
Et ça marche, le 4ème camion sera le bon.
Un sacré look de footballeur à l'ancienne, ce paraguayen a un gros accent brésilien qui le rend incompréhensible mais sympathique.
Il a mis 3 jours avec sa femme et leur bébé pour arriver ici et apparemment fort heureusement, lui m'a bien compris  ..contrairement à nous !
Le tout pour un prix sympa 4 fois inférieur à la grue.

Une fois à destination, le paraguayen nous dépose en périphérie de Calama dans un garage assez isolé en plein désert.


La suite sera une rencontre avec Alfonso, (dit le méchant tyran) un mécanicien pas à la hauteur de Jean Loup.
Il est évident que nous ne sommes pas dans ses priorités, alors on met des grosses parenthèses au (fantastic) Voyage et on attend...
Ne trouvant pas la panne, il nous fera tourner en rond, perdre notre temps, notre argent et surtout notre patience, son attitude est changeante et malhonnête. Mais étant coincés ici, on a pas trop le choix
De diagnostic bidon en diagnostic bidon, on en arrive au 17 ème jours de bon gros niaisage. Les rapports sont de plus en plus tendus car la situation est pire que quand nous sommes arrivés chez lui.
Il est temps de régler nos comptes.. Le ton monte.. c'est le clash.. et tout en espagnol svp (ça vaut son pesant de cacahuète) à part bien sur les insultes qui fusent en bon français.

Heureusement nous avons eu le temps la veille, de  faire la providente rencontre de Hector (le gentil sauveur), chauffeur de camion à son compte pour les mines de cuivre environnantes. Il nous invite même à manger au restaurant.

Nous aurons de belles discussions avec lui sur son pays, sa culture. Très généreux, même avec son temps. Merci encore...

Il connait un meilleur garagiste et nous propose très généreusement de nous y tracter demain. Nous sommes sauvés des griffes du méchant tyran.

Hector, comme promis vient nous chercher et nous amène chez son ami mécanicien "Chulapi".
En dix minutes il trouvera le bon diagnostic qui provient de l'intérieur du moteur(anillo des pistons), ce que nous nous tuons à dire depuis le début à l'autre garagiste.


Profitant del'opération à moteur ouvert, il est préférable de changer tous les joints du moteur.
Les pièces seront commandées en deux fois, et mettrons une bonne semaine à arriver (heureusement que l'on est pas pressé) de Santiago.

 

 

 

 

 

23/11/11 New York, Montréal, Ouest Canadien, Calama. Les anniversaires se suivent mais ne se ressemblent pas..
Des cadeaux spéciaux pour célébrer un 28ème un peu particulier, avec des bougies de formes particulières qui font mêmes des étincelles..


Ce qui est bien, c'est qu'on a quand même eu largement le temps de visiter Calama dont la plus grosse mine de cuivre à ciel ouvert, de 900m de profondeur, exploitée depuis une centaine d'années.
Ses camions remorque hors normes ont des pneus de 4 m de hauteur à 40 000$ chacun, pour une durée d'usure de seulement 8 mois... et une consommation de 5000 Litres de combustible par jour..

Appréciez la taille de l'homme face à ces énoooormes machines
Appréciez la taille de l'homme face à ces énoooormes machines

 

 

Après 34 jours d'attente imposée, voilà enfin la LIBERATION   une renaissance en somme.
Nous qui sommes maintenant accoutumés à une certaine liberté de mouvement, cette pénalité forcée a été difficile à encaisser
Cette galère nous a permis de nous recentrer sur notre voyage, et d'y retrouver un sens.
Jamais au grand jamais nous n'avons pensé à baisser les bras
On est arrivé jusque là, on ne lâche pas le steak... d'ailleurs nous filons en Argentine mais tranquilou, rodage oblige.


Cette petite intrusion au Chili nous laisse un souvenir un peu amer. Avec une vision assez extrême dans les rencontres très différentes que nous avons eu dans le très bon comme dans le pire.
On retentera le Chili , mais plus au sud.


Une joie immense et quelle satisfaction de regarder à nouveau la route défiler sous notre maison..

...Y el viaje continua


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Commentaires: 9
  • #1

    Fixman (vendredi, 16 décembre 2011 15:52)

    Heureusement que vous avez été pistonnés héhé! Des bisous

  • #2

    Nicole (samedi, 17 décembre 2011 02:14)

    Et oui, Jean Loup aussi avait droit à ses 5 semaines de congés pour se reposer et se refaire une santé, Vous l'avez fait travailler comme un forcené pendant un an et demi, patrons indignes.
    Mais aussi il voulait vous dire qu'après le jeûne , le gateau n'est que meilleur.
    gros bisous et restez tranquilous.

  • #3

    Pommier (samedi, 17 décembre 2011 03:41)

    Le hasard fait que je regarde le blog en même temps que passe sur la 3 un "Faut pas rêver en Bolivie" de fait nous sommes avec vous: le baptême des véhicules, La Paz, le Salar etc etc.
    Pour le Chili votre patience à été récompensée, vous repartez avec un Jean Loup neuf, l'aventure va continuer plus belle et enrichissante qu'avant. Il vous fallait peut-être ce laps de temps pour vous réhabituer un peu à la vie dite "normale". Je suis sûre que L'Argentine vous réserve le meilleur et encore de belles rencontres.
    Bises, prenez bien soins de vous et continuez de nous émerveiller.

  • #4

    nico (samedi, 17 décembre 2011 09:07)

    Trop fort les gros camions jaunes! Ca, c'est du matos.

  • #5

    Princess (lundi, 19 décembre 2011 05:29)

    Pour info qd Nathan a vu ton moteur, il a cru que c'était Wall-E
    Les photos sont magnifiques comme d'hab.
    Bonne continuation
    Bisous Bisous

  • #6

    Marie-Lyne (mardi, 20 décembre 2011 19:46)

    Toujours un plaisir de vous lire!! Heureuse pour vous que tout s'arrange :) gros bisous xxxx

  • #7

    augreduchemin (dimanche, 25 décembre 2011 12:36)

    C'est avec un grand plaisir que nous découvrons ton blog grace au Lien-Amsud et d'apprendre que Greg a pu cette fois-ci partager avec toi un autre 6000. Belle persévérance. Et courage pour les pannes moteur.

  • #8

    Tof (dimanche, 25 décembre 2011 16:23)

    Salut les amis! Content de voir que vous avez pu reprendre la route, vous l'avez bien merité! Et Ushuaia alors??? C'est pas trop bizarre d'arriver au bout de la route sérieux??? Allez, gros bisous les loulous y feliz viaje ;-)

  • #9

    lucyle (mardi, 27 décembre 2011 11:31)

    L'intermaide a été long meilleure sera la suite.
    Courage, le meilleur arrive. La saison idéale pour se déplacer au bout du monde, finalement pas
    tant que cela,puisque Punta Arénas et Ushaîa sont des plus sympathiques sous le soleil et l'ensemble des parcs nationaux riches de diversités.Faune et flore assurées au rendez-vous.
    Bisous à tous les deux.